Se perdre en conjecture.
40ème devoir de Lakevio du Goût. S'inspirer du tableau d'Aldo Balding ci-dessous.
- Ben voyons ! Elle me lâche. Ah, les copines ! Je comprends mieux pourquoi elle tenait tant à me traîner à cette soirée. Elle ne supporte pas que je vive seule. Mais je me sens très bien toute seule ! Je n'éprouve pas le besoin de chercher quelqu'un. Au contraire : je respire. Serait-elle jalouse de ma toute nouvelle liberté ? Son ménage bat de l'aile. Et alors ? Rien ne l'oblige à rester avec son mari. Elle veut me caser. Voilà pourquoi elle m'a présenté ce type. Mais je n'en ai rien à faire de ce type. Je ne supporte pas son regard concupiscent sur ma poitrine. Il m'abreuve de paroles. Il me soûle. Et imbu de sa personne avec ça. PDG de quoi déjà ? De chez Sperma ? C'est ce qu'il a dit ? Trop drôle. Je vais lui rire au nez. Et puis, cette eau de toilette sucrée ! Il me dégoûte. Mais j'ai fini mon verre. Bu trop vite sans doute. Conjugué à cette odeur si forte, ma tête tourne. Je ne me sens pas bien. Je vais le planter là.
- Comme elle a eu raison , mon ancienne collaboratrice de me présenter cette femme. Elle est délicieuse. Une belle allure, des jambes de reine et ces seins ! Tellement appétissants. Elle affiche une certaine simplicité mais je devine un caractère bien trempé. Ce qui n'est pas fait pour me déplaire. Je déteste les femmes qui manquent de répartie. En ce moment pourtant elle se tait. Un atout rare chez la gent féminine : savoir écouter . Elle ne me quitte pas des yeux. Je crois que je lui plais. Je vais lui proposer une place de secrétaire dans mon entreprise. Bien rétribuée.
- Elle ne pourra pas refuser, son emploi actuel n'étant pas très lucratif si je ne m'abuse. Ma parole, il se rapproche. Je n'y crois pas : il me frôle le genou. Comme si j'étais une proie facile. Je n'aime pas ça du tout. Pour qui se prend-il ce rustre ? Il me voit déjà dans son lit à n'en pas douter. Est-il vraiment célibataire ? Je m'en fiche mais je ne veux pas d'histoires. Et puis, j''en ai assez de sa logorrhée. Qu'est ce que j'attends pour me lever d'ailleurs ? Zut, j'ai trop bu. Ce serait un comble si je vacillais , là, devant lui. Il faut que je patiente encore un peu. Je déteste être impolie, il va me falloir ruser. Ou alors, l'éconduire tout de suite purement et simplement. Mais il n'a rien dit de compromettant après tout, c'est un peu délicat. Secrétaire ? SA secrétaire ? J'ai mal entendu ! Je ne cherche pas de travail. Qu'est-ce qu'elle lui a raconté ma prétendue amie ? Je la retiens celle-là. Elle joue les entremetteuses. Ça ne lui va pas et surtout, je ne lui ai rien demandé.
- Elle me regarde de travers maintenant. Pour qui elle se prend ? Je me suis trompé, elle doit être un peu simplette. Ou alors une sainte-nitouche. Les pires. Finalement, elle ne me tente pas plus que ça. Tiens, elle louche ! Pas de sa faute, la pauvre mais enfin, ça ne l'arrange pas. Je dois avoir trop bu pour prendre les vessies pour des lanternes. Comment faire pour me sortir de ce guêpier ? Je ne voudrais pas me montrer un goujat quand même. Je vais lui dire deux mots à ma vieille connaissance. Ah, mais j'y pense : elle a voulu certainement se venger parce que je l'ai licenciée. J'ai assez perdu de temps, je pars.
- Madame, ce fut un réel plaisir ! Pardonnez-moi : je dois vous quitter, il se fait tard et demain matin je prends l'avion pour les États Unis.
- Bonsoir Monsieur. Je ne vous retiens pas. Cette soirée assommante m'a donné une telle migraine que je vais, de ce pas, rentrer chez moi retrouver mes chats.
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