Nouvel extrait de mon ysopet.
L'âne et le coq.
Un âne broutait tranquillement
Dans un pré à l'herbe grasse.
Il allait, les mouches le dévorant
Par milliers dessus sa carcasse.
Il vit un coq la mine arrogante
Et sans plus tarder s'en approcha.
La volaille en son allure confiante
Se mit à se moquer, l'invinctiva.
L'âne ayant cru trouver un ami
Baissa la tête surpris par l'accueil.
Il continua à manger tout marri
Dégoûté par ce bouffi d'orgueil.
Le coq alors s'en donna à cœur joie
Hé baudet les mouches te mangent
Elles sont seules à vouloir de toi
Comme toi elles aiment la fange.
Du matin au soir tu ne sais que braire
En montrant tes vilaines dents jaunes
A ta place j'aimerais mieux me taire
Va donc plus loin gagner ton saune.
L'âne est comme on le sait intelligent
Il préféra s'écarter de ce coq imbécile
Crachant des mots bêtes et méchants
La critique est aisée, l'art est difficile.
Ne nous laissons pas atteindre par les paroles d'un sot.
Faisons la sourde oreille, viendra son coup de sabot.