Escapades.

27 mai 2023

Encore un extrait de mon ysopet !

La grenouille et le bénitier.

 

 

Une grenouille décida de voir du pays.

Elle chemina très longtemps.

Pour manger quelques biscuits

Elle alla s'asseoir sur un banc.

 

Cherchant pour la nuit un abri

Elle avisa une porte ouverte

Entra. Dieu, qu'il fait bon ici !

Dit-elle. J'ai fait une découverte.

 

J'y coâ pas ! Il y a une flaque

Et ma photo sur l'abreuvoir.

Ça sent un peu l'amoniaque

M'en contenter, il va falloir.

 

La grenouille s'établit dans l'église

Sans savoir que c'était pécher

Que d'y déposer sa valise

Et dans l'eau bénite nager.

 

Elle dormit comme un bébé

Dans sa coquille de nacre

Et se dit : ma foi, je vais rester

S'il le faut, je ferai le diacre.

 

La grenouille, aux premières loges

Vit soudain passer un cerceuil

Suivi du curé dans sa toge

Et des paroissiens en deuil.

 

C'était l'enterrement de Jeannette

Morte de male maladie.

Elle ne savait pas, la pauvrette

Que le curé en était saisi.

 

Colin, son malheureux promis

Près du bénitier s'installa.

Il pleura beaucoup sa mie

Sous les yeux du batracien déconfit.

 

Prenant dans sa poche un mouchoir

Colin fit tomber son téléphone.

Sur la grenouille l'appareil alla choir

La rendant subitement aphone.

 

Quel dommage se dit le batracien

Je trouve que les chants de ces ouailles

Ressemblent, coâ, assez aux miens.

J'aurais aimé montrer ma gouaille.

Moralité

 

Les grenouilles, dans une église

Ne sont pas toujours celles qu'on croit.

Il faut faire attention à la méprise

Quand il arrive de se tromper d'endroit.

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25 mai 2023

Nouvel extrait de mon ysopet.

L'âne et le coq.

 

Un âne broutait tranquillement

Dans un pré à l'herbe grasse.

Il allait, les mouches le dévorant

Par milliers dessus sa carcasse.

 

Il vit un coq la mine arrogante

Et sans plus tarder s'en approcha.

La volaille en son allure confiante

Se mit à se moquer, l'invinctiva.

 

L'âne ayant cru trouver un ami

Baissa la tête surpris par l'accueil.

Il continua à manger tout marri

Dégoûté par ce bouffi d'orgueil.

 

Le coq alors s'en donna à cœur joie

Hé baudet les mouches te mangent

Elles sont seules à vouloir de toi 

Comme toi elles aiment la fange.

 

Du matin au soir tu ne sais que braire

En montrant tes vilaines dents jaunes

A ta place j'aimerais mieux me taire

Va donc plus loin gagner ton saune.

 

L'âne est comme on le sait intelligent

Il préféra s'écarter de ce coq imbécile

Crachant des mots bêtes et méchants

La critique est aisée, l'art est difficile.

 

Ne nous laissons pas atteindre par les paroles d'un sot.

Faisons la sourde oreille, viendra son coup de sabot.

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24 mai 2023

Nouvel extrait de mon ysopet.

 

La chenille et les fourmis.

 

 Une petite chenille se hâtait

Sur un chemin fort malaisé.

Écorces, aiguilles,brimborions

Entravaient sa lente progression.

 

Un soudain coup de vent d'autan

L'avait jetée au sol sans ménagement.

La pauvrette voulait regagner le nid

Afin de se mettre au chaud et à l'abri.

 

Sa feuille protectrice et nourricière

Ondulait au dessus d'une fourmilière.

Comment grimper là haut, si haut ?

Comment opérer un si grand saut ?

 

La brave bestiole prit son élan

Pour se hisser sur le monticule.

Il fallait affronter ses habitants

Aux redoutables mandibules.

 

Un escadron de fourmis téméraires

Craignant d'attraper de l'urticaire

Bouscula, insulta la malheureuse

La traitant de vilaine et paresseuse.

 

La pauvrette affolée se laissa choir

Refoulant ses larmes et son désespoir.

Une souche l'accueillit dans son creux

La protégea et la nourrit de son mieux.

 

Un beau matin elle libéra un papillon

Léger, gracieux, mordoré et vermillon.

Il s 'envola au-dessus de la colonie

Qui hier l'avait chassé sans cérémonie.

 

Les fourmis admiraient le lépidoptère

Oubliant de vaquer à leur tâche ouvrière.

Le papillon les interpella néanmoins

«Hé vous ne me reconnaissez point ?

 

Je suis la bête impure par vous bannie

Le croiriez-vous mes tendres amies ?

Ma vie va de mues en métamorphoses

Mais je vous pardonne les ecchymoses.

 

Cependant il ne faut jamais oublier

Que sur la mine l'on ne doit juger.L

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Extraits de mon ysopet (recueil de fables)

Pour le Défi du Samedi. Le mot : Ysopet.

 

 Corgniaud et Ficelle.

 

Je déambulais sur le chemin

Accompagnée de mes chiens.

Deux bâtards abandonnés

Sans autre forme de procès.

 

J'aime le contraste

Dans la taille et la couleur

Pour ce qui est de la caste

Ni eux, ni moi n'accordons valeur.

 

Ficelle, le plus dégourdi,

Gambadait, filait devant.

Corgniaud, comme moi vieilli,

Pissait, allait se traînant.

 

Du bois soudain jaillit

Grognant, trottinant,

Une belle laie et ses petits

Derrière elle accourant.

 

Ficelle, le jeunot, l'intrépide

Trouva sans doute judicieux

De foncer, ce candide

En plein dans le milieu.

 

La laie, craignant l'infanticide

De rage, se retourna

Et fonçant tel un bolide

Sur Ficelle se déchaîna.

 

Heureusement, mon Corgniaud

N'écoutant que son bon cœur

Soudain donna l'assaut

De toute sa vigueur.

 

La laie, croyant à une météorite

Sa marmaille rassembla

Et s'enfuyant très vite

Les fourrés et sa bauge regagna.

 

Mon brave Corgniaud

Prit alors dans sa gueule

Le petit godelureau

Tremblant comme une feuille.

 

Que l'on soit mince ou gros

Que l'on soit jeune ou vieux

Pas besoin d'être un héros

Il suffit de faire de son mieux.

 

Dans ce monde où chacun lutte,

je ne connais qu'un remède

Pour éviter certaines chûtes.

Il faut surtout qu'on s'entraide.

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05 mai 2023

Vacances dans la vallée du Tarn.

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26 avril 2023

La cuisine de Nini.

Pour le Défi du Samedi. Le mot : ustensile.

 

La cuisine de Nini.

 

J'adorais la cuisine de Nini. Elle savait des recettes léguées par sa mère qui les tenait elle-même de sa mère. Pas besoin de cahier. Elle avait tout dans la tête et elle ne se trompait jamais. Ses plats étaient toujours assaisonnés à point. Il n'y manquait pas un grain de sel ou autres épices ou herbes. Et les plats qu'elle préparait tout naturellement, sans même y penser semblait-il puisqu'elle vaquait à d'autres occupations tout en faisant sa cuisine, étaient toujours excellents.

Elle avait l'art de vous mitonner par exemple un civet de lapin - de sa basse cour - aux cèpes auquel nul ne pouvait résister. Elle faisait revenir la viande coupée en morceaux dans sa cocotte en fonte noircie par les flammes, les ans et l'usage, sur un trépied posé sur le feu de bois du cantou. Après avoir préparé la sauce, ajouté les champignons cuits à part et d'autres ingrédients, elle mettait le récipient sur un lit de braises. La préparation chantonnait là doucement une bonne partie de la matinée. Elle accompagnait le mets de tourtous – galettes de sarrasin – et sans honte vous vous resserviez tellement c'était irrésistible.

A la campagne, il y a encore peu, toutes les femmes cuisaient dans le cantou ou sur la cuisinière à bois. Les plats avaient un goût spécial que je n'ai jamais retrouvé depuis. Même en m'appliquant à copier exactement les recettes. La cuisson sur le gaz ou les plaques électriques ne donne pas ce parfum et ces saveurs si particulières. Très loin de là.

Dans la souillarde de Nini tout un mur était occupé par un tableau porte ustensiles. Y étaient accrochés casseroles, poêles, passoires, louches, passe purée etc...Il y avait aussi sa planche à découper en bois. Elle était très épaisse avec une sorte de manche percé au bout pour la suspendre. Elle était légèrement creusée en son milieu certainement par l'usure mais cela facilitait le travail et évitait le gaspillage. Elle avait tellement servi qu'elle était entaillée partout sur son dessus.

Il est un autre plat préparé par Nini qui ronronnait aussi tout le matin sur la braise : le lapin farci aux carottes. Celles-ci étaient confites, légèrement caramélisées et fondaient dans la bouche mais la farce...Ah, les farces de Nini, inimitables ! Le pâté de pommes de terre limousin contenait également ce farci. Pas de chair à saucisse. Ça non, hérésie ! Mais du lard, du bon lard de son cochon.

Je ne perdais pas une miette de l'opération quand j'étais présente lors de l'élaboration dudit farci. Nini coupait en petits morceaux du lard gras de son saloir – tout le monde dans les villages tuait son cochon – ainsi que du lard de poitrine fumé dans le cantou. Elle posait le tout dans le creux de sa planche et à l'aide d'une hache minuscule – pas de hachoir électrique – là aussi une hérésie ! délicatement elle émiettait la viande à laquelle étaient ajoutés oignons, échalotes et ail finement hachés eux aussi. Elle versait ensuite tout cela dans un saladier, y ajoutait du pain trempé dans du lait, un œuf ou deux, de la crème, du poivre et du persil, beaucoup de persil. Pas de sel, le lard étant déjà salé. Elle mélangeait bien. Ça sentait bon. Même cru c'était un délice. On était tenté de lécher le plat comme pour les gâteaux avant de le laver. Une fois cuit, encore un mets pour lequel on se serait damné.

 Nini, âme généreuse et simple, a ainsi gâté sa famille tout au long de sa vie laborieuse. Elle a quitté ce monde depuis plus de dix ans. C'était une sainte femme et elle a mérité le Paradis. Prépare-t-elle des farcis Là-Haut ?

 

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20 avril 2023

Pâques d'antan.

Pour le Défi du Samedi. Le mot : trophée.

 

Pâques d'antan.

 

En ce matin ensoleillé de Pâques une joyeuse envolée de cloches réveille le village de Beyssac.  Angèle sourit. Elle pense à elle, petite fille, qui surveillait, mine de rien, le ciel pour voir si les cloches au retour de Rome regagnaient bien leur clocher. Elle trouvait cela bizarre mais on lui avait assuré que l'Angélus ne sonnait plus parce que les campanes étaient en voyage au Vatican durant la fin de la semaine sainte. Elles revenaient le jour de Pâques. Elles ramenaient avec elles le printemps, la fête parce que le Christ était ressuscité et annonçaient une journée particulière où tout le monde était heureux. Pour Angèle, religieux et profane se mêlaient étroitement et naturellement.

Évidemment ses parents respectaient les rites de la semaine sainte qui commençait le jour de Rameaux. Chacun se rendait à la messe avec son bouquet de buis afin de le faire bénir par le prêtre. Il représentait l'olivier de l’évangile, gage de foi et d'espérance. Oh les parfums dans cette église : verdure, fleurs, sucreries, encens ! Angèle les perçoit encore. Tout avait un air de renouveau.

On accrochait ensuite une petite branche de buis sur les différents crucifix de la maison familiale, une aussi à la porte des étables et écuries. On n'oubliait pas ses morts et les tombes également étaient parées de buis béni. On en gardait un peu pour un deuil éventuel que l'on conservait discrètement dans une armoire. Il était d'usage d'en jeter un brin dans l'âtre pour éloigner la foudre de la maison les jours d'orage.

Quel bonheur ce jour de Rameaux pour Angèle et ses frères ! Maman avait acheté des papillotes, divers bonbons aux emballages colorés qu'elle accrochait à leurs beaux branchages bien ronds choisis spécialement dans son jardin par leur grand-père. Celui d'Angèle portait aussi de jolis rubans roses et blancs. Mais elle n'oubliera jamais les cornues à deux pointes, dorées et parfumées à la fleur d'oranger que préparait adroitement sa grand-mère. Elles étaient destinées à garnir les rameaux. Maman plantait la tige de bois au milieu de leur chair rebondie ce qui exacerbait les délicieuses senteurs sucrées des brioches.

On avait beau saliver, passer les doigts subrepticement sur les gâteaux et les lécher en cachette pendant la cérémonie, on tenait bon. Pas question de toucher aux friandises avant la fin de l'office. Angèle se revoit, brandissant très haut comme un trophée sa ramure de buis lors de la bénédiction. Il arrivait à ce moment précis que tombent des gâteries mal attachées. On les ramassait prestement et les fourrait dans sa bouche ni vu ni connu.

Il est une autre coutume ancienne liée à ces fêtes qu'Angèle aimait beaucoup. Celle des « cacarous » - des œufs. Dans la nuit du vendredi au samedi des jeunes gens du village venaient chanter devant les maisons une étrange mélopée évoquant la Passion de Jésus. C'était lugubre et donnait des frissons à la petite fille qui se pelotonnait dans son lit. Mais bien vite les chants, accompagnés à la vielle et l'accordéon devenaient joyeux. Ses grands-parents, restés debout, ouvraient aux « Réveillés » qui s'engouffraient dans la vaste cuisine où les attendaient du vin chaud et une panière d'œufs. Angèle se levait alors pour profiter de la soirée. Elle adorait et enviait un peu cette bande de gais lurons toujours prêts pour la bamboche. Ils feraient plus tard une énorme omelette qu'ils dégusteraient tous ensemble.

Angèle est vieille aujourd'hui. Il y a deux jours cependant elle a veillé une partie de la nuit pour ne pas manquer « les Réveillés ». La tradition, un peu perdue jusqu'ici a été reprise cette année par quelques jeunes sensibles aux rites du passé. Angèle a pleuré en ouvrant sa porte. Elle a offert le vin chaud parfumé à la cannelle qui attendait sur un coin de sa cuisinière à bois. Elle a chanté et bu un peu. Elle a embrassé, très émue chacun de ses visiteurs. Puis elle les a regardés avec un peu de nostalgie s'enfoncer dans la nuit pour aller psalmodier leur complainte dans d'autres villages et recueillir des œufs par dizaine.

Les cloches carillonnent encore. Angèle se prépare pour la grand'messe. Elle étrenne un joli manteau tout neuf pour se rendre à l'église. Elle respecte la tradition de sa mère qui, chaque année pour les fêtes de Pâques, faisait confectionner par la couturière du village un vêtement pour tous les membres de la famille. Elle se dit, un peu tristement, que c'est peut être la dernière fois qu'elle honore ces coutumes venues du fond des âges et qu'elle a toujours aimées.

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Désaccord tenace.

Pour le Défi du Samedi. Le mot : sacripant.

 

Désaccord tenace.

 

A la campagne les querelles entre voisins perdurent souvent pendant des générations . Querelles pour des histoires de bornage, de prise d'eau, de partage aussi entre héritiers d'une même famille. Elles occasionnent des brouilles coriaces et des rancœurs larvées qui ne demandent qu'à éclater au moindre prétexte.

Point n'est besoin d'aller bien loin pour qu'exista un mur de la discorde dans mon village comme celui voulu par un certain personnage entre les USA et le Mexique. Oh bien sûr un tout petit mur, à l'échelle du hameau !

Vous connaissez Fernand et sa couardise. Oui, Fernand, le mari de la Guite. Peureux mais rusé comme une fouine et surtout rancunier comme la mule du pape. Il en voulait à sa sœur qui avait hérité d'une parcelle de terrain en bordure de route et proche de sa maison. Il lorgnait depuis toujours ce lopin de terre pour en faire son jardin mais on ne discutait pas alors le choix des parents lors de la répartition des parts.

Du vivant de son aînée il avait fait profil bas et s'était accommodé de la chose. En apparence tout allait bien dans la fratrie. Mais Fernand n'oubliait pas. Il était persuadé qu'il avait été floué et ça le mettait en rage chaque fois qu'il passait devant le jardin de sa sœur. Il se trouve que son beau frère Henri avait construit un mur en pierres sèches pour isoler son lot de la route et aussi de la maison de Fernand. Ce qui ne fit qu'aggraver le ressentiment de ce dernier. Il passait de plus en plus souvent par là depuis que la faucheuse avait emporté sa « pauvre parente. » Il voulait absolument prendre sa revanche en démolissant ce mur. C'était devenu une obsession mais il n'osait quand même pas le faire lui-même.

Il chercha comment mettre son plan à exécution et une idée germa dans son esprit. Il allait utiliser la petite troupe de gamins qui empruntait chaque soir ce trajet en rentrant de l'école. Il se posta un jour devant la muraille et attendit. Il avait pris soin auparavant de glisser quelques pièces entre les pierres disjointes. Pièces des années 1920 trouvées dans le grenier de la maison familiale.

Les enfants l'aimaient bien car le bonhomme n'hésitait pas à taper dans le ballon avec eux. Ils s'approchèrent pour le saluer comme d'habitude. Fernand leur montra alors une pièce bien astiquée, brillante comme un soleil. Il expliqua qu'il venait de la ramasser là, tout près du mur d'Henri. Il ajouta perfidement qu'elle avait sûrement beaucoup de valeur. Il n'en fallut pas davantage pour que les garnements commencent à enlever des pierres et tombent, bien entendu sur quelque monnaie. Fernand avait réussi son coup : tous les soirs, les écoliers s'appliquaient à faire dégringoler la murette. Il surveillait l'opération de loin et jubilait.

Henri ne tarda pas à s'apercevoir du larcin. Il courut après les gosses et manqua de s'étouffer en hurlant : « sacripants, vous allez me payer ça. » Je dis « sacripant » pour faire plaisir à Walrus mais Henri avait un autre mot ! La maîtresse d'école le vit arriver le lendemain. Les enfants, tout penauds dirent qu'ils cherchaient un trésor dans le mur d'Henri et d'ailleurs ils avaient déjà trouvé des pièces en or. Innocemment ils claironnèrent que Fernand, le premier, avait découvert le filon. Tout s'expliquait. Surtout pour Henri.

En guise de punition la maîtresse ordonna aux enfants d'aider Henri à reconstruire son mur. Quant à Fernand, son beau frère s'en occupa et ça se passa mal pour lui. Très mal. Même la Guite s'en mêla et tança vertement son homme en lui disant qu'il était plus bête que les gosses et qu'il lui faisait honte.

Qui fut chocolat dans l'histoire ? Au fait : joyeuses Pâques à tous et n'en mangez pas trop...de chocolat !

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07 avril 2023

Ernest à la fontaine du village.

Ernest à la fontaine

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05 avril 2023

Ça devait arriver.

Pour le Défi du Samedi. Le mot : raffut.

 

Ça devait arriver.

 

- Guite, lève toi. Le chien aboie, les vaches meuglent, les moutons bêlent et les poules...

- Et toi tu brais mon âne !

- Guite, je te dis qu'il faut aller voir. Y a du bruit dans la cour.

- Froussard ! C'est rien. Laisse moi dormir.

- Guite...

- Arrête de me secouer comme un prunier. Enfile tes brages (pantalon en occitan) et sors. L'air te rafraîchira les idées.

- Guite, tu sais bien...

- Quoi ? Que tu as peur ? Ah oui ça je le sais.

- Mais Guite avec ma patte folle je peux pas courir et si c'est...

- Tu me bassines Fernand. Y a rien je te dis. Dors.

- Justement Guite. La bassine...

- Quoi la bassine ? Celle où tu te laves les pieds ? Qu'est ce qu'il me parle de bassine ?

- Peuh ! T'as pas entendu parler de la bassine à la télé peut être?

- Et alors ?

- Alors alors tu crois pas que Jeantou va en creuser une dans son champ de Plumozel ?

Je l'ai vu tourner avec son tracteur hier. Il lorgnait vers ici.

- Et même ? Qu'est ce que ça peut te faire ?

- Mais...On aura plus d'eau au puits pour arroser les légumes.

- Ah ! C'est vrai. L'est bien capable de faire dévier notre source le Jeantou pour faire pousser ses raves.

- Qu'est ce qu'on va faire ? En attendant il faut regarder dehors. Pari que c'est lui qui rôde !

- Attends. J'y vais. Je prends le fusil.

- Oh non malheureuse ! Laisse ça tranquille. Ouvre juste la porte. Si c'est lui il va filer.

- Y a personne. Juste un chien. Ou le renard peut être qui passait par là. Je vais aller voir le maire tout à l'heure.

- Pourquoi faire ?

- Pour lui parler de Jeantou et de la bassine.

- Tu veux que je vienne avec toi ?

- Pas la peine. Ça me gonfle cette histoire. Il faudrait pas que tout le monde se mette à avoir sa bassine. Comme si les piscines ça suffisait pas hein pour emmerder le monde avec l'eau qui manque !

Et deux heures plus tard la Guite arrive à la mairie remontée comme un coucou suisse.

- Eh là Madame. Où allez vous ?

- Voir le maire. Et ça presse.

- Mais il faut prendre rendez vous Madame.

- Pour parler à Marcelin ? Moi ? Tu te fous de moi jeunesse ! T'as encore le lait qui te sort par les trous de nez et tu voudrais m'empêcher...

- Qu'est ce que c'est que ce raffut ? C'est vous Marguerite qui faites tout ce bruit ? Entrez ici et dites moi ce qui vous amène et dans cet état.

- Tu me vouvoies maintenant Marcelin ? Tu te rappelles peut être pas quand on cherchait les œufs dans les fourrés tous les deux au printemps ?

- Il ne s'agit pas de ça aujourd'hui Guite.

- Non. Il s'agit pas de ça. Y a le Jeantou qui veut semer des raves à Plumozel. On pense qu'il a dans l'idée de creuser une bassine et de prendre notre eau. Celle qui arrive dans notre puits.

- Mais tu racontes n'importe quoi. Rentre chez toi et repose toi que tu vas nous faire une attaque. Je m'en occupe.

Le maire accompagne la Guite à la porte et s'adressant à son secrétaire tout ébahi :

- C'est pas de sa faute si les crapauds n'ont pas de queue à cette pauvre femme. Elle croit que son voisin a besoin d'une cuvette pour arroser son champ.

Et levant les yeux au ciel en se rengorgeant :

- Ah le général avait raison : c'est difficile de représenter la France !

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