Encore un extrait de mon ysopet !
La grenouille et le bénitier.
Une grenouille décida de voir du pays.
Elle chemina très longtemps.
Pour manger quelques biscuits
Elle alla s'asseoir sur un banc.
Cherchant pour la nuit un abri
Elle avisa une porte ouverte
Entra. Dieu, qu'il fait bon ici !
Dit-elle. J'ai fait une découverte.
J'y coâ pas ! Il y a une flaque
Et ma photo sur l'abreuvoir.
Ça sent un peu l'amoniaque
M'en contenter, il va falloir.
La grenouille s'établit dans l'église
Sans savoir que c'était pécher
Que d'y déposer sa valise
Et dans l'eau bénite nager.
Elle dormit comme un bébé
Dans sa coquille de nacre
Et se dit : ma foi, je vais rester
S'il le faut, je ferai le diacre.
La grenouille, aux premières loges
Vit soudain passer un cerceuil
Suivi du curé dans sa toge
Et des paroissiens en deuil.
C'était l'enterrement de Jeannette
Morte de male maladie.
Elle ne savait pas, la pauvrette
Que le curé en était saisi.
Colin, son malheureux promis
Près du bénitier s'installa.
Il pleura beaucoup sa mie
Sous les yeux du batracien déconfit.
Prenant dans sa poche un mouchoir
Colin fit tomber son téléphone.
Sur la grenouille l'appareil alla choir
La rendant subitement aphone.
Quel dommage se dit le batracien
Je trouve que les chants de ces ouailles
Ressemblent, coâ, assez aux miens.
J'aurais aimé montrer ma gouaille.
Moralité
Les grenouilles, dans une église
Ne sont pas toujours celles qu'on croit.
Il faut faire attention à la méprise
Quand il arrive de se tromper d'endroit.